Depuis plus de dix ans, ma cousine Tahina travaille dans un centre d’appel à Antananarivo, capitale de Madagascar. Au service d’entreprises françaises, elle répond à diverses missions telles que du téléphone rose, du service après-vente, de la voyance ou encore du secrétariat médical. Et chaque jour, les mêmes mots d’ordre : gommer tout signe de son identité malgache et feindre d’être française pour satisfaire ses interlocuteurs. À l’intérieur de ce véritable théâtre de l’Ambigu se dessinent les conditions bien particulières d’une actuelle main d’œuvre 2.0.